Historique de la Recherche Scientifique Malagasy

En 1943, il a été créé en France, par la loi française du 11 octobre 1943, l’Office de la Recherche Scientifique Coloniale (ORSC) qui a comme objectif d’orienter, de coordonner et de contrôler les recherches scientifiques outremer.
Il aura pour mission d’étudier la création de centres de recherche dans les territoires d'outre-mer.
Cette création a permis l’institutionnalisation de la recherche sur et dans les pays en développement pour mener une recherche outre-mer, puis une recherche pour le développement en coopération. Des chercheurs spécialistes sont arrivés à Madagascar pour remplacer les savants explorateurs, voyageurs, militaires ou administrateurs qui jusque-là avaient apporté les connaissances sur ces pays lointains.
En 1947, l’ORSC s’est implanté à Madagascar sous la dénomination de l’Institut de Recherche Scientifique de Madagascar (IRSM) qui avait son siège dans une partie non publique à Tsimbazaza sur des terrains expropriés et cédés à l’institut pour son installation.
Par décision gouvernementale du 28 mai 1949 (JORF du 3 juin 1949), l'ORSC devient Office de la Recherche Outre-Mer (ORSOM) sans changer la nature et l'organisation de l'organisme. De cette manière, l'activité de l'IRSM est sans cesse en accord avec les besoins de Madagascar.
L’IRSM est devenu Centre ORSTOM de Tananarive en 1963.
En 1964, l'ORSTOM fut reconnu par les autorités malgaches comme une école d'application des grandes écoles et universités françaises au même titre que l'École des eaux et forêts, par exemple. Cela permettait aux diplômés de la formation ORSTOM d'avoir accès directement au grade d'ingénieur principal de l'Administration et de pouvoir prétendre aux plus hauts postes de celle-ci.
Jusqu’en 1972, la recherche était française. Suite au mouvement nationaliste de mai 1972, toutes les institutions étrangères de recherche, (l’ORSTOM, les instituts du GERDAT), sont parties définitivement, ce qui a provoqué une rupture dans le fonctionnement des programmes de recherche entraînant des recompositions institutionnelles. De profondes transformations sont intervenues par la suite dans le gouvernement, dans les structures et le personnel administratif, ainsi que dans l’orientation de la politique de Madagascar et plus particulièrement dans les relations entre l’ORSTOM et les autorités malgaches. Le désir des nouveaux dirigeants malgaches d’assurer par eux-mêmes, et autant que possible sans le concours de techniciens étrangers, la conduite et le développement de leur pays, et leur intention de créer des structures nationales de recherche, ont eu pour conséquence de rendre plus distants les contacts entre l’ORSTOM et l’administration malgache.
Les relations avec les autorités malgaches se faisaient principalement par l’intermédiaire d’une structure chargée de la recherche, le Secrétariat général du comité de la recherche scientifique et technique (SGCRST), rattaché à la Vice-Présidence du Gouvernement.

Après la déclaration officielle de l’indépendance de Madagascar en 1960, la recherche scientifique était sous la tutelle technique et scientifique franco-malgache. En effet, à partir de cette année, des transferts de compétences ont été progressivement effectués jusqu'en juin 1963, période jugée pertinente par le régime à l’époque pour ériger le Secrétariat Général du Comité de la Recherche Scientifique et Technique (SGCRST). Cette structure, placée sous l’autorité directe du Vice-président du Gouvernement, a été créée pour assurer la planification et la coordination de la recherche à Madagascar. Son rôle a été de discuter avec les responsables des Instituts français, de l’opportunité de leurs programmes de recherche, compte tenu de la politique de développement du Gouvernement, et des moyens que les deux Etats français et malgache peuvent mettre pour leur réalisation. La coordination a été surtout axée sur le choix des programmes jugés nécessaires pour appuyer les opérations qui sont ou qui vont être lancées, et dont la majeure partie a été entre les mains des opérateurs français. La politique des moyens et la stratégie d’exécution ont été laissées à l’initiative des Instituts.
En ce qui concerne la direction du SGCRST :
- Gabriel Ramalanjaona, ingénieur chimiste, a été le premier Malgache nommé au poste de Secrétaire général du comité de la recherche scientifique et technique en juin 1963. Son exercice au poste a duré jusqu'au mois de février 1970 ;
- de 1970 à 1972, la recherche a été placée sous la responsabilité de Justin Manambelona, Professeur spécialisé dans le domaine biomédical. Cellui-ci occupait en même temps le poste de ministre de l'éducation nationale et des Affaires culturelles (Menac).
Le SGCRST a fonctionné jusqu'en septembre 1972.